Menu
>Enquête
>Critères IHS
>ANAES
>Relaxation, hypnose
>Diagnostic rapide
>Questions Réponses
>Guide de prescription
>Equivalents migraineux
>Articles de synthèses
|
Enquête
française épidémiologique
Épidémiologie de la migraine chez
l'enfant âgé de 5 et 12 ans scolarisé a Paris
Barbara Tourniaire*
Cecile Dumas* Catherine Cariou** Isabelle Walus** Christophe Tzourio***
Daniel Annequin*
*Unité fonctionnelle analgésie pédiatrique (UFAP)
Hôpital d'enfants Armand Trousseau
**Direction Action Sociale de l’Enfance et de la Santé (DASES)
75012 Paris
*** INSERM unité 360 Hôpital de la Salpetrière 75013
Paris
Cette étude française est la première
et la seule réalisée sur la fréquence de la migraine
chez l’enfant.
Elle a porté sur une population de 1810 enfants scolarisés
tirés au sort comportant 2 groupes d'âge: 5 - 6
ans et 11 – 12 ans.
Les médecins scolaires ont identifié les enfants ayant présenté
au moins deux épisodes de céphalée importante dans
les douze derniers mois.
Un entretien téléphonique d'une trentaine de minutes a secondairement
été effectué par un médecin familier de la
migraine de l'enfant.
Parmi 1372 enfants, 134 (9,7%) ont présenté
au moins deux épisodes de céphalée importante dans
les douze derniers mois . 88 enfants ont pu être
joints téléphoniquement pour réaliser cette enquête.
Un groupe témoin de 71 enfants témoins a été
tiré au sort dans les mêmes classes d'âge.
Les praticiens ayant effectué les entretiens téléphoniques
ont posé un diagnostic clinique de migraine chez 87 % des
enfants : 47 % de migraine sans aura, 20 % de migraine avec aura,
18 % de céphalées mixtes (association avec une céphalée
de tension). Des céphalées de tension ont été
retrouvées dans 11 % des cas.
La prévalence de la migraine se situe entre 4,8% et 8,2%
de la population étudiée.
Chez les enfants migraineux, des antécédents
familiaux (au premier degré) de céphalée ont été
trouvés chez 80 % des enfants : chez la mère dans 67 % des
cas, chez le père dans 27% des cas. L'ancienneté
de la céphalée est de 2 ans (médiane).
La durée des crises les plus intenses se répartissait
ainsi: moins d'une heure (23%), une à deux heures (21%), deux heures
à 24 heures (42%), 24 heures à 72 heures (7,6%).
La localisation était frontale ou bilatérale
dans 78% des cas et strictement unilatérale dans 16% des cas.
La céphalée perturbait le jeu
dans 84% des cas et le travail scolaire dans 54 % de
cas.
Les crises avaient les caractéristiques suivantes: douleur pulsatile
(53%), aggravation par l'activité physique (54 %), nausées
(55%), vomissements (32%), phonophobie
(81%), photophobie (71%), vertige (44%), pâleur inaugurale
(65%), amélioration par le sommeil (77%), aura (20 %).
La fréquence des céphalées: plus d’une fois
par semaine (18,5%), plus d’une fois par mois (46,2%), plus d’une
fois par trimestre (29%), moins d'une fois par trimestre (6%).
L'absentéisme scolaire était significatif
puisque 6 enfants ont manqué plus de 3 jours et 14 enfants ont
manqué entre 1 et 3 jours durant les 12 derniers mois. Une
amélioration était notée durant
les vacances chez 73% des enfants.
Les facteurs déclenchants étaient : la
chaleur (55%), la luminosité (48%), le bruit (45%), la contrariété
(44%), la charge scolaire (44%), le sport (38%).
Avant l’entretien, le diagnostic de migraine avait été
seulement posé chez 19 % des enfants migraineux et un autre
diagnostic avait été donné chez 72% des enfants.
La migraine chez l'enfant représente une pathologie fréquente
sous estimée et très mal diagnostiquée. Une formation
des médecins apparaît essentielle.
Cette étude a bénéficié
d'un financement dans le cadre des projets hospitaliers de recherche
clinique 1998
|