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Articles de synthèses
MIGRAINE ET
CÉPHALÉES DE L’ENFANT ET DE L’ADOLESCENT
PRISE EN CHARGE ANTALGIQUE D'UNE CEPHALEE
AUX URGENCES PEDIATRIQUES
MIGRAINE ET CÉPHALÉES
DE L’ENFANT ET DE L’ADOLESCENT
Dr Daniel ANNEQUIN, Dr Barbara Tourniaire
Centre de la migraine de l’enfant.
Unité fonctionnelle d’Analgésie pédiatrique
Hôpital d’enfants Armand Trousseau
75012 Paris
daniel.annequin@trs.ap-hop-paris.fr
Une pathologie fréquente
et méconnue
La pathologie migraineuse représente la première cause de
céphalée récurrente de l'enfant. La prévalence
de la migraine se situe entre 5 et 10 % chez l'enfant(1)*, et entre 10
et 15 % chez l’adulte(2)(3)*. Les données épidémiologiques
françaises sont comparables à ceux des autres pays (4)*(Finlande,
Grande Bretagne, Italie, Grèce, Turquie, Iran, Arabie Saoudite…)
Le pronostic est le plus souvent favorable : le suivi pendant 40 ans d'une
cohorte de 73 enfants migraineux a montré que 62 % des patients
ne présentaient plus de migraine lorsqu'ils étaient adultes
jeunes mais après l'âge de 50 ans, seulement 46 % continuaient
de présenter des migraines, 36 % demeurant de grands migraineux(5)*.
L’analyse du recrutement de notre consultation de l’Hôpital
Trousseau montre que sur 1914 enfants (vus entre mars 1997 et septembre
2003), la moyenne d’âge est de 11 ans, 33 % sont âgés
de plus de 12 ans et 11 % ont moins de 6 ans. L’âge moyen
de survenue de la maladie est de 6,7 ans. Les enfants de plus de 12 ans
(vus à notre consultation) ont des crises plus graves que celles
des plus jeunes : les crises sont beaucoup plus longues, leur fréquence
est 3 fois plus élevée, les aura sont plus fréquentes
. La douleur tend à s’unilateraliser.
Signes cliniques
La maladie migraineuse
Ils sont proches de ceux de l'adulte. En 1988, l'International Headache
Society (IHS) avait publié les critères diagnostiques pour
la migraine de l’adulte et de l'enfant. Une actualisation de ces
critères vient d’être réalisée en 2003(6)*
(tableau 1) : le seuil de la durée des crises est plus court (1
heure) que chez l'adulte (4 heures); l'autre différence concerne
la localisation de la céphalée qui est frontale et bilatérale
contrairement à l'unilatéralité observée chez
l'adulte.
Schématiquement, la migraine est une céphalée sévère
évoluant par crises stéréotypées avec souvent
des signes digestifs marqués (nausées voire vomissements),
un caractère pulsatile, une phonophobie, une photophobie sont très
souvent retrouvés. Durant les crises migraineuses, l'intensité
douloureuse est élevée , les enfants arrêtent souvent
leur activité, pleurent dans la moitié des cas. Parfois
des douleurs abdominales sont associées ainsi que des vertiges.
Le sommeil est bien souvent réparateur. Une pâleur inaugurale
est très souvent retrouvée. Le handicap social est réel,
il est associé à un absentéisme scolaire important
(7 jours par année chez les enfants de la cohorte Trousseau).
La crise est précédée par une aura dans 30 à
40 % des cas ; l'aura est définie comme un trouble neurologique
focal réversible, et dont l’expression est variable selon
la zone cérébrale touchée :
– les troubles visuels (phosphènes, scotome scintillant,
zone floue, taches colorées…) sont les plus fréquents
;
– trouble sensitif (paresthésie,) ;
– trouble moteur (engourdissement , diminution de la force musculaire)
;
Tableau 1 Critères IHS diagnostiques de migraine
sans aura (actualisation 2003)
A
|
Au moins 5 crises répondant
aux critères B – D |
B |
Crise d'une durée de 1 à 48 heures |
C |
La céphalée présente
au moins deux des caractéristiques suivantes :
- Localisation bilatérale
- Pulsatile
- Intensité modérée ou sévère
- Aggravation par l'activité physique |
D |
Durant la céphalée, au moins une
des caractéristiques suivantes :
- Nausée ou vomissement
- Photophobie ou phonophobie |
E |
Exclusion par l’anamnèse,
l’examen clinique et neurologique, éventuellement par
des examens complémentaires, d’une maladie organique
pouvant être la cause de céphalées. |
La céphalée de tension
Elle est plus fréquente chez l’adulte que chez l’enfant,
correspond à une céphalée moins intense, survenant
volontiers en fin de journée ; elle est souvent liée au
« stress » ; on retrouve tout autant une tension psychologique
qu’une tension musculaire. La céphalée de tension
(tableau 2), est très souvent associée à de véritables
crises migraineuses ; ces tableaux mixtes sont souvent source de confusion
diagnostique, l'analyse sémiologique doit alors se concentrer sur
les crises dont l'intensité est la plus sévère.
Tableau 2 Critères IHS diagnostiques de céphalée
de tension
A |
Au moins 10 épisodes
répondant aux critères B - D |
B |
Céphalée d’une durée
variant entre 30 min et 7 jours |
C |
La céphalée présente
au moins deux des caractéristiques suivantes :
- Localisation bilatérale
- Sensation de pression (non pulsatile)
- Intensité légère ou modérée
- Aucune aggravation par l'activité physique |
D |
Absence des deux caractéristiques suivantes
:
- Nausée ou vomissement
- Photophobie et phonophobie |
E |
Exclusion par l’anamnèse,
l’examen clinique et neurologique, éventuellement par
des examens complémentaires, d’une maladie organique
pouvant être la cause de céphalées. |
La céphalée quotidienne
La céphalée chronique quotidienne résistante à
tous les antalgiques habituels se rencontre plus rarement chez l'enfant,
elle apparaît le plus souvent liée à une pathologie
relationnelle familiale voire à un trouble dépressif. La
céphalée induite et renforcée par abus médicamenteux
est bien connue chez l'adulte, elle est maintenant également décrite
chez l'adolescent. Elle se traduit par des prises quotidiennes et continues
d'antalgiques malgré l’absence d’effet antalgique.
Facteurs déclenchants
Une erreur rencontrée très fréquemment consiste à
confondre facteur déclenchant et cause de la migraine ; l'origine
génétique et familiale est maintenant de mieux en mieux
documentée. Plusieurs facteurs déclenchants peuvent être
retrouvés : la pression scolaire, le jeûne (hypoglycémie),
la forte luminosité, le froid, la chaleur, le bruit, les fortes
émotions, les contrariétés, le sport intense, les
petits traumatismes céphaliques (roulade, « poirier »
…), le manque de sommeil, l'excès de sommeil (week-end).
Les aliments sont exceptionnellement en cause : le chocolat n'est quasiment
jamais retrouvé chez l'enfant.
Equivalents migraineux
Certains syndromes récurrents de l'enfance sont considérés
par l’International Headache Society comme des précurseurs
ou des équivalents de crise migraineuse, comme le vertige paroxystique,
la « migraine abdominale », les vomissements cycliques12 ;
la migraine abdominale et la migraine céphalalgique présentent
beaucoup de similitude concernant l'allure clinique (mêmes facteurs
déclenchants, même évolution) et le traitement.
Les pièges
La localisation
Des douleurs localisées dans la région peri orbitaire, la
racine du nez sont fréquemment rencontrées dans la maladie
migraineuse : elles correspondent au territoire du trijumeau à
l’origine de la douleur migraineuse.
Les signes d’appel
Les troubles de la vision à type d’aura ou la photophobie
de la crise sont les signes qui égarent souvent vers une origine
ophtalmologique. Les signes digestifs (vomissement massifs) , les troubles
vestibulaires (crises vertigineuses) peuvent être au premier plan
, ils focalisent alors la démarche diagnostique. Des formes comportant
une perte de connaissance initiale sont également connues. Ces
crises brutales posent le problème du diagnostic différentiel
avec l'épilepsie. Le syndrome de Panayotopoulos(7)* comporte des
crises comitiales (bénignes) occipitales qui peuvent néanmoins
prêter confusion avec des crises migraineuses avec aura visuelle
(taches bleues et rouges)
La fièvre peut elle même déclencher une céphalée
mais sa présence oriente bien entendu vers un syndrome méningé
à explorer ; toutefois certains patients présentent durant
la crise des troubles végétatifs de la régulation
thermique avec hyperthermie ou hypothermie.
Formes rares de migraine de l'enfant
Des formes rares et spectaculaires hémiplégiques, paresiques
, confusionnelles, apraxiques peuvent être observées chez
l'enfant : elles constituent souvent des manifestations inaugurales et
nécessitent alors des explorations approfondies pour éliminer
une lésion sous-jacente.
Examens complémentaires
Le diagnostic de migraine est essentiellement clinique(8)*. L’anamnèse
et un examen minutieux sont en général suffisants pour l’établir.
L'imagerie cérébrale (scanner avec injection et IRM) est
souvent systématique chez les enfants de moins de 6 ans ; sinon
elle est inutile, sauf en cas de suspicion de tumeur cérébrale.
L’EEG est strictement normal en dehors des crises.
Diagnostic différentiel
La suspicion de tumeur cérébrale représente l’inquiétude
majeure des cliniciens et des familles face à des céphalées
importantes, elle conduit bien souvent à pratiquer des examens
inutiles. Les signes d’alerte nécessitant des investigations
plus approfondies dans ce contexte sont les suivantes :
– crises de céphalées récentes, de sévérité
et de fréquence croissantes, à horaire matinal ou épisode
nocturne, réveillant l’enfant d’un sommeil profond,
céphalées, quotidiennes, avec des vomissements en jet, liée
à un éternuement ou à la toux, céphalées
exacerbées ou augmentées de façon importante par
les changements de position ;
– modification de l’humeur, du comportement : asthénie,
irritabilité, changement d’habitudes alimentaires, crises
de colère, anxiété, humeur changeante, faible capacité
de concentration, difficultés scolaires récentes ;
–cassure de la courbe de croissance.
Face à une céphalée chroniques ou récurrente,
il faut évoquer entre autre :
– un traumatisme crânien
– un trouble vasculaire : hypertension artérielle, phéocromocytome
(rare mais très facilement confondu avec la migraine), malformation
artério-veineuse (également facile à confondre avec
la migraine)
– un processus intracrânien : tumeur, hématome intracrânien
– des variations bénignes de la pression intracrânienne
: céphalées après ponction lombaire, hypertension
intracrânienne bénigne ;
– une intoxication au monoxyde de carbone ;
– un abus d’antalgiques ;
– une cause psychologique ( phobie scolaire…); une dépression
peut être suspectée chez des adolescents dont la seule plainte
physique est une céphalée accompagnée d’un
absentéisme scolaire massif.
Prise en charge thérapeutique
Une fois le diagnostic posé, il est très important de rassurer
l'enfant et sa famille sur la nature bénigne de la migraine ; il
faut décrire simplement l'état des connaissances sur la
migraine, son évolution, l'éventail des thérapeutiques.
Les trois principales demandes d'enfants qui viennent consulter un spécialiste
des céphalées concernent l'identification d'une cause, le
soulagement de la douleur, et l'absence de tumeur cérébrale.
La tenue d'un « agenda de la douleur » permet de préciser
les traits sémiologiques, les facteurs déclenchants. Il
est essentiel de rappeler que la migraine n'est pas une « maladie
psychologique » , que l'enfant n'utilise pas son symptôme
pour éviter l'école. L’objectif clairement annoncé
: diminuer de moitié l’intensité et la fréquence
des crises, est en général atteint au bout de 6 mois de
traitement.
Traitement de crise (tableau 3)
L'ibuprofène (10 mg/kg) doit être privilégié(9)*.
Il existe un biais important pour évaluer l'efficacité des
traitements de crise car l'enfant recherche le sommeil qui est très
souvent réparateur. Le traitement de crise doit être le plus
précoce possible, l'enfant doit pouvoir le recevoir à l'école
; un certificat doit être spécifiquement rédigé
à cet usage. En cas de vomissements ou de nausées intenses,
la voie rectale doit être rapidement utilisée.
En cas d’inefficacité, nous prescrivons par voie nasale le
sumatriptan(10)*, chez des enfants de 30 kg ou vers l'âge de 11
ans.
Il ne faut pas donner de médicament morphinique pour la crise migraineuse
. Les produits contenant des opiacés (faibles ou forts) : codéine,
tramadol, dextropropoxyphène sont à proscrire en raison
de leur fréquente inefficacité et des risques d'abus potentiels
existant dans le cadre d'une prescription chronique. Les produits contenant
de la caféine sont à l'origine de plus d'abus médicamenteux
chez l'adulte.
Tableau 3 Traitement de crise
Agent |
Voie |
Posologie par
prise |
Posologie maximum
sur 24 heures |
Ibuprofène sirop |
PO |
10 mg/kg |
3 à 4 prises |
Ac. acétylsalicylique |
PO |
10-15 mg/kg |
25-50 mg/kg |
Diclofénac |
Rectale |
1 mg/kg |
3 mg/kg |
Sumatriptan |
Nasale |
1 spray |
2 sprays |
Zolmitriptan |
Suspension orale |
1 prise |
2 prises |
Traitements de fond
Traitements de fond non pharmacologiques
La supériorité des traitements non médicamenteux
avaient été retrouvée dans la méta analyse
élaborée en 2000 par l’ « US headache consortium
» (11)*; elle a été de nouveau validée par
les recommandations de l’ANAES en février 2003(12)* : «
les données de la littérature permettent de conclure à
l’efficacité de la relaxation, du rétro-contrôle,
des thérapies comportementales et cognitives dans la prévention
de la migraine chez l’enfant et l’adolescent, où ces
méthodes sont préférables de première intention
aux traitements médicamenteux. Il n’est pas possible de conclure
à la supériorité d’une de ces thérapies
par rapport aux autres »
Traitement pharmacologique (tableau 4)
Ce type de traitement n'est envisagé qu'après échec
des traitements non pharmacologiques, chez des personnes souffrant de
3-4 crises par mois impliquant une invalidité sociale importante
(incapacité de se rendre à l’école, de participer
à des activités familiales ou sportives). Très peu
d'études de qualité ont été réalisées
pour évaluer l'efficacité des traitements de fond ; les
produits utilisés sont issus de la pratique adulte : propanolol,
amitriptyline, flunarizine, pizotifène. Des effets secondaires
particulièrement gênants à l'adolescence (prise de
poids, somnolence) peuvent être observés avec beaucoup de
ces molécules dont la flunarizine et le pizotifène. Ces
traitements ne rentrent pas actuellement dans le cadre de l'AMM.
Tableau 4 Traitement de fond
Agent |
Voie |
Posologie sur 24 heures |
Propranolol |
PO |
2-4 mg/kg |
Pizotifène |
PO |
0,73 mg/kg |
Flunarizine |
Rectale |
5 mg |
Amitriptyline |
Nasale |
7-20 mg |
Conclusion
La migraine est la céphalée chronique
la plus fréquente chez l'enfant. La céphalée est
bilatérale et les crises de durée plus courte que celles
de l'adulte.Beaucoup d'enfants présentent des tableaux mixtes associant
migraine et céphalée de tension.
La migraine n'est pas une maladie psychologique même si souvent
des facteurs déclenchants de nature psychologique (pression scolaire,
amélioration en vacances, contrariété…) sont
régulièrement retrouvés. Le stress scolaire souvent
générateur de beaucoup de crises demeure fréquemment
mal interprété par les enseignants et aussi les parents.
La majorité des enfants migraineux reçoivent des diagnostics
erronés : « crise de foie , gastro-entérite, sinusite,
trouble de la réfraction de la convergence, problèmes psychologiques
».
En traitement de fond, les méthodes non médicamenteuses
(relaxation, biofeedback) sont les plus régulièrement efficaces
; les traitements pharmacologiques doivent être utilisés
en seconde intention. L'ibuprofène doit être privilégié
en traitement de crise et donné le plus précocement, les
voies rectales ou nasales sont utilisées en cas d'échec
de la voie orale.
_________
*Abu-Arefeh I.,
Russell G. — Prevalence of headache and migraine in schoolchildren.
BMJ, 1994, 309 : 765-769
(1)*Aromaa M., Sillanpaa M.L., Rautava P., Helenius H. — Childhood
headache at school entry : A controlled clinical study. Neurology, 1998,
50 (6) : 1729-1736.
(2)*Annequin D., Bousser M.G., de Lignères B. et al. — La
migraine : connaissances descriptives, traitements et prévention.
Expertise collective. Inserm, Paris, 1998.
(3)*Henry P, Auray JP, Gaudin AF, Dartigues JF, Duru G, Lanteri-Minet
M et al. Prevalence and clinical characteristics of migraine in France.
Neurology 2002; 59(2):232-237.
(4)*Annequin D, Dumas C, Tourniaire B, Massiou H. Migraine et céphalée
chronique de l'enfant Rev Neurologique. 2000; 156: 4S 68-74.
(5)*Bille B. A 40-year follow-up of school children with migraine. Cephalalgia,
1997, 17 (4) : 488-491
(6)*Headache classification subcommitte. International classification
of headache disorders. Cephalalgia 2004 ;4 :S1(sous presse)
(7)*Ferrie CD, Grunewald RA. Panayiotopoulos syndrome: a common and benign
childhood epilepsy. Lancet 2001; 357(9259):821-823.
(8)* Annequin D., Tourniaire B., Massiou H.. Migraine and headache in
childhood and adolescence. Pediatr. Clin. N. Amer. 2000; 47(3):617 - 631
(9)*Hamalainen M.L., Hoppu K., Valkeila E., Santavuori P. — Ibuprofen
or acetaminophen for the acute treatment of migraine in children : a double-blind,
randomized, placebo-controlled, crossover study. Neurology, 1997, 48 (1)
: 103-107.
(10)*Winner P., Rothner A.D., Saper J., Nett R., Asgharnejad M., Laurenza
A., Austin R.A., Peykamian M. — A randomized double-bind, placebo
controlled study of sumatriptan nasal spray in the treatment of acute
migraine in adolescents. Pediatrics, 2000, 106 (5) : 989-997.
(11)*Evidenced-Based Guidelines for Migraine Headache: Behavioral and
Physical Treatments Campbell J K, Penzien DB, Wall EM : US Headache Consortium
2000
(12)* Prise en charge diagnostique et thérapeutique de la migraine
chez l’adulte et l’enfant . Aspects cliniques et économiques.
Recommandations pour la pratique clinique. ANAES Février 2003 (www.anaes.fr)
________________________________________________________
PRISE EN CHARGE ANTALGIQUE D'UNE CEPHALEE AUX URGENCES
PEDIATRIQUES
Dr Daniel ANNEQUIN
Centre de la migraine de l’enfant. Unité fonctionnelle d’Analgésie
pédiatrique Hôpital d’enfants Armand Trousseau 75012
Paris daniel.annequin@trs.ap-hop-paris.fr
Points essentiels
- Parmi les enfants vus aux urgences pour une céphalée,
au moins un enfant sur cinq présente une crise migraineuse,
les autres céphalées sont secondaires dans la plupart
des cas à une affection bénigne. Des pathologies neurologiques
« sérieuses » sont observées dans environ
10 % des cas.
- La migraine touche 5 à 10 % des enfants et des adolescents
- La migraine est une céphalée sévère
évoluant par crises stéréotypées avec
souvent des signes digestifs marqués (nausées voire
vomissements), un caractère pulsatile, une phonophobie, une
photophobie sont très souvent retrouvés. Durant les
crises migraineuses, l'intensité douloureuse est élevée,
les enfants arrêtent souvent leur activité. Parfois des
douleurs abdominales sont associées ainsi que des vertiges.
Une pâleur inaugurale est très souvent retrouvée.
Le traitement de crise comprend :
- si l'enfant ne vomit pas : ibuprofène oral 10 mg/kg
- Si l’enfant vomit : diclofenac rectal (1 mg/kg)
- Si ECHEC (pas de soulagement en 30 à 40 minutes) Paracetamol
IV 15 mg/kg
- Si ECHEC (pas de soulagement en 30 à 40 minutes) Ketoprofene
IV 1 mg/kg
- Si ECHEC (pas de soulagement en 30 à 40 minutes) Sumatriptan
nasal :10 ou 20 mg |
Nous aborderons essentiellement dans ce chapitre, le traitement des céphalées
primitives. Les céphalées secondaires bénéficient
en outre d’un traitement adapté à la cause retrouvée.
1. Préciser la nature de la céphalée.
La démarche étiologique initiale basée sur un examen
clinique rigoureux et parfois complétée par des examens
paracliniques permet dans la majorité des cas une orientation diagnostique
précise.
1.1. Les principales causes de céphalée retrouvées
aux urgences pédiatriques
L’étude rétrospective de Burton à Miami* a
analysé sur une période de 12 mois (1993) les étiologies
de 696 enfants se présentant avec une céphalée aux
urgences sur un effectif total de 53988 (1,3 %)
Les céphalées primitives :
– migraines 16 % ; céphalée de tension : 4,5 %
Le céphalées secondaires :
– Les causes infectieuses : infection virale 39 % ; sinusite 16
% ; pharyngite 5 %
– Les céphalées post traumatiques : 6,6 %
– Les affections neurologiques graves : méningite virale
(5%), 1 cas de valve de dérivation ventriculo-peritonéale
bouchée, 1 cas de HTIC, 1 cas de lymphome, 1 cas de saignement
méningé post traumatique
L’étude rétrospective de Kan* à New York a
analysé sur une période de 12 mois les étiologies
des 130 enfants se présentant avec une céphalée aux
urgences soit 0,7 % du total des urgences.
Les céphalées primitives
– migraines 8,5% ; céphalée de tension : 1,5 %
Le céphalées secondaires :
– atteinte virale respiratoire : 28,5 %
– post traumatique : 20 %
– dysfonctionnement valve dérivation : 11,5 %
– Les affections neurologiques graves : 9,2 % dont méningite
virale 2,3 %, 9 cas d’ hématome, abcès cérébral,
– Pas d’étiologie retrouvée : 11 %
L’enquête prospective de Lewis* dans la ville de Norfolk,
a analysé sur une période de 10 mois les étiologies
de 150 enfants se présentant avec une céphalée «
soudaine » aux urgences
Les céphalées primitives
– migraines 18 %
Le céphalées secondaires :
– atteinte virale : respiratoire 39% ; sinusite 9 % ; pharyngite
9 %
– post traumatique : 20 %
– dysfonctionnement de la valve de dérivation : 2 %
– Les affections neurologiques graves : 9 % de méningite
virale, 5 cas de tumeur cérébrale , 2 cas d’hémorragie
méningée, 1 cas de céphalée comitiale post
critique, 1 cas traumatique.
– Pas d’étiologie retrouvée : 7 %
Ces trois études montrent que près d’un
enfant sur cinq présente une céphalée primitive,
les autres céphalées vues aux urgences sont secondaires
dans la plupart des cas à une affection bénigne.
Des pathologies neurologiques « sérieuses » sont observées
dans environ 10 % des cas.
1.2. Quels sont les signes d’alerte ?
La fièvre, la raideur de la nuque orienteront bien entendu vers
une infection méningée.
Les signes d’hypertension intracrânienne appellent une imagerie
spécifique et un fond d’œil :
– crises de céphalées récentes, de sévérité
et de fréquence croissantes, à horaire matinal ou épisode
nocturne, réveillant l’enfant d’un sommeil profond,
céphalées, quotidiennes, avec des vomissements en jet, liée
à un éternuement ou à la toux, céphalées
exacerbées ou augmentées de façon importante par
les changements de position ;
– modification de l’humeur, du comportement : asthénie,
irritabilité, changement d’habitudes alimentaires, crises
de colère, anxiété, humeur changeante, faible capacité
de concentration, difficultés scolaires récentes ;
–cassure de la courbe de croissance.
Une céphalée de localisation occipitale12, une céphalée
difficile à décrire par un enfant 5 (en âge de pouvoir
le faire) sont également des signes qui doivent renforcer la vigilance
du praticien.
1.3. Les causes à ne pas oublier
– un trouble vasculaire : hypertension artérielle, phéochromocytome
(rare mais facilement confondu avec la migraine), malformation artério-veineuse
(également facile à confondre avec la migraine)
– des variations bénignes de la pression intracrânienne
: céphalées posturales après ponction lombaire, hypertension
intracrânienne bénigne ;
– une intoxication au monoxyde de carbone ;
– un abus d’antalgiques ;
– une cause psychologique ( phobie scolaire…) ; une dépression
peut être suspectée chez des adolescents dont la seule plainte
physique est une céphalée accompagnée d’un
absentéisme scolaire massif.
2. Identifier et traiter la migraine
La pathologie migraineuse représente la première cause de
céphalée primitive récurrente de l'enfant(4)(5)*.
La prévalence de la migraine se situe entre 5 et 10 % chez l'enfant
, et entre 10 et 15 % chez l’adulte(6)(7)*. Les données épidémiologiques
françaises sont comparables à celles des autres pays(8)*
(Finlande, Grande Bretagne, Italie, Grèce, Turquie, Iran, Arabie
Saoudite…)
Le pronostic est le plus souvent favorable : le suivi pendant 40 ans d'une
cohorte de 73 enfants migraineux a montré que 62 % des patients
ne présentaient plus de migraine lorsqu'ils étaient adultes
jeunes ; après l'âge de 50 ans, 46 % continuaient de présenter
des migraines, 36 % demeurant de grands migraineux(9)*.
L’analyse du recrutement de notre consultation de céphalée
chronique de l’Hôpital Trousseau montre que sur 1914 enfants
(vus entre mars 1997 et septembre 2003), la moyenne d’âge
est de 11 ans, 33 % sont âgés de plus de 12 ans et 11 % ont
moins de 6 ans. Entre 30 et 40 % présentent des phénomène
d’aura majoritairement visuels. L’âge moyen de survenue
de la maladie est de 6,7 ans. Les enfants de plus de 12 ans (vus à
notre consultation) ont des crises plus graves que celles des plus jeunes
: les crises sont beaucoup plus longues, leur fréquence est 3 fois
plus élevée, les auras sont plus fréquentes . La
douleur tend à s’unilatéraliser.
2.1. Signes cliniques
Les signes cliniques de la migraine de l’enfant sont proches de
ceux de l'adulte. Les critères diagnostiques de l'International
Headache Society (IHS) publiés initialement en 1988 viennent d’être
actualisés en 2003(10)* (tableau 1) : les deux différences
par rapport aux critères de l’adulte sont : le seuil de la
durée des crises est plus court (1 heure) que chez l'adulte (4
heures); la céphalée est le plus souvent frontale et/ou
bilatérale contrairement à l'unilatéralité
observée chez l'adulte.
Schématiquement, la migraine est une céphalée sévère
évoluant par crises stéréotypées avec souvent
des signes digestifs marqués (nausées voire vomissements),
un caractère pulsatile, une phonophobie, une photophobie sont très
souvent retrouvés. Durant les crises migraineuses, l'intensité
douloureuse est élevée, les enfants arrêtent souvent
leur activité, pleurent dans la moitié des cas. Parfois
des douleurs abdominales sont associées ainsi que des vertiges.
Le sommeil est bien souvent réparateur. Une pâleur inaugurale
est très souvent retrouvée.
L'aura est définie comme un trouble neurologique focal réversible,
son expression est variable selon la zone cérébrale touchée
:
– les troubles visuels (phosphènes, scotome scintillant,
zone floue, taches colorées…) sont les plus fréquents
;
– trouble sensitif (paresthésie,) ;
– trouble moteur (engourdissement, diminution de la force musculaire)
;
Ces auras peuvent survenir avant la céphalée, comme cela
est classiquement décrit, mais aussi pendant la céphalée
(cette situation étant la plus fréquente en pédiatrie).
Tableau 1 Critères IHS diagnostiques de migraine
sans aura chez l’enfant (actualisation 2003)
A
|
Au moins 5 crises répondant
aux critères B – D |
B |
Crise d'une durée de 1 à 48 heures |
C |
La céphalée présente
au moins deux des caractéristiques suivantes :
- Localisation bilatérale
- Pulsatile
- Intensité modérée ou sévère
- Aggravation par l'activité physique |
D |
Durant la céphalée, au moins une
des caractéristiques suivantes :
- Nausée ou vomissement
- Photophobie ou phonophobie |
E |
Exclusion par l’anamnèse,
l’examen clinique et neurologique, éventuellement par
des examens complémentaires, d’une maladie organique
pouvant être la cause de céphalées. |
La céphalée de tension est plus fréquente
chez l’adulte que chez l’enfant, correspond à une céphalée
moins intense, survenant volontiers en fin de journée ; elle est
souvent liée au « stress », à la fatigue ; on
retrouve tout autant une tension psychologique qu’une tension musculaire.
En fait, chez l’enfant, la céphalée de tension (tableau
2), est très souvent associée à de véritables
crises migraineuses ; ces tableaux mixtes sont souvent source de confusion
diagnostique. L'analyse sémiologique doit alors se concentrer sur
les crises dont l'intensité est la plus sévère ;
ceci permet de poser le diagnostic de migraine associée. Il est
alors important que l’enfant et son entourage fassent bien la distinction
entre ces deux types de céphalées. Les explications données
en consultation à ce sujet sont importantes et conditionnent la
bonne prise en charge thérapeutique. En effet, le traitement de
ces deux céphalées est foncièrement différent
: un traitement de crise est impératif pour les migraines alors
qu’une abstention médicamenteuse est recommandée pour
les céphalées de tension.
Tableau 2 Critères IHS diagnostiques de céphalée
de tension
A |
Au moins 10 épisodes
répondant aux critères B - D |
B |
Céphalée d’une durée
variant entre 30 min et 7 jours |
C |
La céphalée présente
au moins deux des caractéristiques suivantes :
- Localisation bilatérale
- Sensation de pression (non pulsatile)
- Intensité légère ou modérée
- Aucune aggravation par l'activité physique |
D |
Absence des deux caractéristiques suivantes
:
- Nausée ou vomissement
- Photophobie et phonophobie |
E |
Exclusion par l’anamnèse,
l’examen clinique et neurologique, éventuellement par
des examens complémentaires, d’une maladie organique
pouvant être la cause de céphalées. |
La céphalée chronique quotidienne résistante
à tous les antalgiques habituels se rencontre plus rarement chez
l'enfant, elle apparaît le plus souvent liée à une
pathologie relationnelle familiale, à des troubles psychologiques,
voire à un trouble dépressif. La céphalée
induite et renforcée par abus médicamenteux est bien connue
chez l'adulte, elle est maintenant également décrite chez
l'adolescent. Elle se traduit par des prises quotidiennes et continues
d'antalgiques malgré l’absence d’effet antalgique.
Facteurs déclenchants
Une erreur rencontrée très fréquemment consiste à
confondre facteur déclenchant et cause de la migraine ; l'origine
génétique et familiale est maintenant de mieux en mieux
documentée. Plusieurs facteurs déclenchants peuvent être
retrouvés : des facteurs extérieurs, des stimulations sensorielles
tels que la chaleur, la forte luminosité, le bruit, le froid, les
petits traumatismes céphaliques et stimulations vestibulaires (roulade,
« poirier », transports …), le sport intense, le manque
de sommeil, l'excès de sommeil (week-end), le jeûne (hypoglycémie),
mais aussi des facteurs psychologiques tels que la pression scolaire,
les fortes émotions, les contrariétés.
Les pièges
La localisation
Des douleurs localisées dans la région péri orbitaire,
la racine du nez sont fréquemment rencontrées dans la maladie
migraineuse : elles correspondent au territoire du trijumeau à
l’origine de la douleur migraineuse.
Les signes trompeurs
Les troubles de la vision à type d’aura ou la photophobie
de la crise sont les signes qui égarent souvent vers une origine
ophtalmologique. Les signes digestifs (vomissement massifs) , les troubles
vestibulaires (crises vertigineuses) peuvent être au premier plan
, ils focalisent alors la démarche diagnostique. Des formes comportant
une perte de connaissance initiale sont également connues. Ces
crises brutales posent le problème du diagnostic différentiel
avec l'épilepsie. Le syndrome de Panayotopoulos(11)* comporte des
crises comitiales (bénignes) occipitales qui peuvent néanmoins
se prêter à confusion avec des crises migraineuses avec aura
visuelle (taches bleues et rouges)
La fièvre peut elle même déclencher une céphalée
mais sa présence oriente bien entendu vers un syndrome méningé
à explorer ; toutefois certains patients présentent durant
la crise des troubles végétatifs de la régulation
thermique avec hyperthermie ou hypothermie.
Les antécédents familiaux sont difficiles à retrouver
car certains parents n’ont plus de crises alors qu'ils en présentaient
20 ans auparavant. Un tiers des migraineux adultes ne savent pas qu'ils
sont porteurs de migraine: les pseudo-diagnostics de « crise de
foie », crise de « sinusite » sont les plus souvent
portés.
Formes rares de migraine de l'enfant
Les formes spectaculaires avec atteinte neurologique ne sont pas exceptionnelles
chez l’enfant et l’adolescent , elles peuvent associer : hémiplégie,
paresie , confusion, agitation, ataxie, apraxie ; elles constituent souvent
des manifestations inaugurales et nécessitent alors des explorations
approfondies pour éliminer une lésion sous-jacente.
3. Traiter la crise migraineuse
Les principes de base
– L'ibuprofène par voie orale doit être donné
très précocement(12)(13).
– En cas de vomissements ou de nausées intenses, les voies
rectales, veineuses ou nasales sont utilisées.
– En cas d’inefficacité de la première ligne
médicamenteuse prescrite, un autre antalgique doit être rapidement
donné (après un délai de 30 à 40 minutes)
; une troisième ligne médicamenteuse sera prescrite en cas
d’échec de la seconde (tableau 4)
Tableau 4 Traitement médicamenteux de la crise
migraineuse
Si l'enfant ne vomit
pas : Ibuprofène oral 10 mg/kg Si
l’enfant vomit : Diclofenac suppositoire 1 mg/kg
Si ECHEC (pas de soulagement en 30 à
40 minutes)
- Pose voie veineuse ( sous MEOPA )
Paracetamol IV 15 mg/kg Si ECHEC
Ketoprofene IV 1 mg/kg Si ECHEC
Sumatriptan 10 ou 20 mg une pulvérisation nasale |
Nous prescrivons par voie nasale le sumatriptan(14)*,
chez des enfants partir de 30 kg ou vers l'âge de 11 ans. Une pulvérisation
intranasale est réalisée, à la dose de 10 mg (pour
30 kg) ou de 20 mg (chez l’adolescent en cas d’échec
du 10 mg). Il faut préciser à l’adolescent que le
produit ne doit pas être inhalé, il doit être absorbé
par la muqueuse nasale, des conseils précis doivent être
respectés (tableau 5). Deux pulvérisations sont autorisées
par 24 h , les associations avec les dérivés de l’ergot
de seigle sont contre indiquées. Des effets secondaires sont parfois
rapportés : amertume du goût du produit, sensation de fourmillement,
de chaleur, de lourdeur, de pression ou d'oppression ; bouffées
de chaleur, vertiges et sensations de faiblesse, vomissements, fatigue
et somnolence
Tableau 5 Conseils à
respecter pour une bonne utilisation du spray nasal
Dans un premier temps, adopter une position confortable, la position assise
étant tout à fait possible. Se moucher en cas de rhume ou
de nez bouché. Presser fermement sur une narine pour la boucher.
Expirer lentement par la bouche. Garder la tête droite. Introduire
l'embout dans l'autre narine d'environ 1 cm. Inspirer lentement par le
nez et en même temps presser fermement le poussoir avec le pouce.
Le poussoir peut opposer une légère résistance et
l'on peut entendre un déclic lors de son utilisation. Inspirer
doucement par le nez pour permettre au produit de bien rester dans la
narine. Expirer par la bouche. Après utilisation du pulvérisateur,
le nez peut sembler pris et l'on peut également ressentir un léger
goût dans la bouche. Ces sensations sont normales et passeront rapidement.
Après une seule utilisation, le pulvérisateur est vide.
L’inhalation (20 minutes) du mélange équimolaire oxygène
protoxyde d’azote(15)* (MEOPA) a donné de bons résultats
chez l’adulte. Une étude pilote portant sur 56 enfants a
montré également des effets antalgiques très satisfaisants
(2 inhalations de 10 minutes) puisque l’intensité douloureuse
baissait de 44% en moyenne ; 70 % des enfants ont pu regagner leur domicile
sans traitement complémentaire(16)*. D’autres études
sont néanmoins nécessaires pour mieux connaître la
place du MEOPA dans le traitement de la crise de migraine.
La migraine ne figure pas encore dans les indications des AMM (autorisation
de mise sur le marché) du ketoprofene IV, des triptans (seul le
sumatriptan nasal vient de voir l’âge limite abaissé
à 12 ans) ni du MEOPA.
Tableau 6 Traitement de crise
Agent |
Voie |
Posologie par prise |
Ibuprofène |
sirop PO |
10 mg/kg |
Diclofénac |
Rectale |
1 mg/kg |
Paracetamol |
IV |
15 mg/kg |
Ketoprofene |
IV |
1 mg/kg |
MEOPA |
Inhalation |
10 minutes |
Sumatriptan |
Nasale |
1 pulvérisation |
Zolmitriptan |
Suspension orale |
1 prise |
Il ne faut pas donner de morphiniques pour la
crise migraineuse . Les produits contenant des opiacés (faibles
ou forts) : codéine, tramadol, dextropropoxyphène sont à
proscrire en raison de leur fréquente inefficacité et des
risques d'abus potentiels existant dans le cadre d'une prescription chronique.
Conclusion
La crise migraineuse est un motif fréquent de consultation aux
urgences pédiatriques, le diagnostic est le plus souvent facile
moyennant une interrogatoire et un examen clinique rigoureux. Le diagnostic
de migraine est encore insuffisamment porté chez l’enfant,
une fois reconnu lors du passage aux urgence, l’enfant migraineux
doit pouvoir bénéficier d’une prise en charge adaptée.
______
*Burton LJ, Quinn B, Pratt-Cheney
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(15)*Triner WR, Bartfield JM, Birdwell M, Raccio-Robak N. Nitrous oxyde
for the treatment of Acute Migraine Headache. American Journal of Emergency
Medicine 1999 ; 17 :252 - 254
(16)*Fontaine A. Intérêt du MEOPA (mélange équimolaire
oxygène protoxyde d’azote) dans le traitement de la migraine
de l’enfant. Thèse pour le doctorat en médecine Université
Paris XI Faculté de Médecine Paris sud 28 ami 2002.
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